L'Ambazonie, également connue sous le nom d'Amba Land, est une entité sécessionniste qui revendique les parties anglophones du Cameroun comme son territoire. Ce territoire de 42 710 kilomètres carrés comprenait auparavant le Cameroun méridional.
La partie méridionale du Cameroun britannique décide de rejoindre la République du Cameroun, tandis que le nord préfère rejoindre le Nigeria. Une réunification malencontreuse dans les années 1960, fondée sur la centralisation et l'assimilation, a conduit la minorité anglophone de l'ancien Southern Cameroons britannique (20 % de la population du pays) à se sentir politiquement et économiquement marginalisée par les institutions de l'État, qui est contrôlé par la majorité francophone.
Leurs frustrations se sont accrues fin 2016 lorsqu'une série de griefs sectoriels se sont transformés en revendications politiques, entraînant des grèves, des émeutes et une escalade croissante des tensions et de la répression gouvernementale. Ce climat a contribué à ce qu'une majorité de la population de la région réclame un nouveau statut politique fédéral sans exclure la sécession de la région.
Bien que nous, les Occidentaux, l'oublions parfois, le covid-19 n'est pas le seul problème qui afflige le monde. En fait, dans de nombreuses régions, elle n'est qu'un condiment dans une assiette débordante de conflits, comme au Cameroun. Depuis 2016, une guerre civile fait rage à l'intérieur de ses frontières, avec d'un côté les Camerounais anglophones, divisés entre sécessionnistes et fédéralistes, et de l'autre le gouvernement francophone du président Paul Biya, l'armée et la police.
Malgré le fait que plus de 700 000 personnes sont déplacées ou réfugiées, le conflit a reçu peu d'attention de la part des médias en raison des intérêts géopolitiques liés à l'alliance Cameroun-Nigéria dans la lutte contre le terrorisme. Pour comprendre ce conflit, il est essentiel de se plonger dans l'histoire du pays, et pour ce faire, nous devons faire un grand saut dans le temps.